Potosi
POTOSI
Nous avons passé quelques jours dans cette ville minière plutôt jolie malgré les usines de trie de minerai qui ressemblent un peu aux anciennes mines du nord de la France.
Nous sommes entrés dans l'une d'elle au "Cerro rico" (montagne riche) nom espagnol du Mont Potoj'. 
Cette montagne est mondialement connue du fait de ces 5 siecles d'exploitation permettant d'enrichir les monarques européens et de financer leurs guerres. Il faut savoir que cette mine est toujours active et que les conditions de travail des miniers n'ont que très peu évoluées.
Vétus comme des miniers et munis de tout le nécessaire : feuilles de coca, dynamite (la Bolivie est le seul pays du monde où l'on peut en acheter en toute légalité), eau, nous pénetrames accompagnés d'un guide (ancien minier) à l'intérieur de la mine. Notre parcours d'environ 5km nous fit decouvrir la realité de ces miniers qui, pour l'immense majorité sont jeunes. En effet l'esperance de vie d'un miniers ne dépasse les 20 ans suivant son entrée a la mine. A l'intérieur chaque ''coopérative'' est organisée plus ou moins de la même manière. La hiérarchie minière comprend 3 fonctions distinctes : les plus jeunes miniers sont dit ''ayudante'' (assistant) et s'occupent généralement des travaux les plus durs : il s'agit pour eux de sortir le minerais à l'aide de wagonnets pesant 500 kilos (le tout dépassant les 1500 kilos).
Par jours chaques équipes (de 4) sort plus de 10 tonnes de minerais dans des conditions dignes du Moyen Age (la temperature peut variée de 0 degré en haut á 40 degrés en bas le tout a 4300m d'altitude). Il faut pour un jeune minier travailler ainsi durant 3 ans pour espérer monter en grade et devenir segundo (second) charger de creuser et de 
dynamiter. Pour convoiter le poste de chef (socio) chaque miniers doit avoir 7 ans minimum d'ancienneté (autant dire qu'il ne leurs restent plus beaucoup d'années devant eux).A l'interieur, nous avons rencontré le "Tio" (surnommé aussi Oussama Ben ladden), sculpture du Diable, protecteur et proprietaire de tout ce qui se trouve sous terre. C'est en quelques sortes le dieu des miniers. Celui-ci recoit regulierement des offrandes pour attirer ses faveurs (coca, cigarettes allumées, alcool a 96% appelée aussi l'eau mineral sans gaz des miniers)
La mine est dite communautaire mais en réalité chaque "propriétaire" travaille pour lui et ne fournit pas de salaire fixe à sa main d'oeuvre : tout dépend du filon de minerai exploité, des heures de travail variables, du prix du minerai dans le marché internationnal ainsi que du statut du minier (jeune ou ancien). Les salaires sont tout de même élevés pour la Bolivie: 2500 bolivianos au minimum (250 euros) jusqu'a plus de 10000 bol (le salaire minimum de Bolivie étant d'environ 150 euros). Il faut dire que les conditions de travail sont extrèmes car le miniers est confronté quotidiennement à de nombreux gaz toxiques.
A la sortie de la mine, notre guide nous fit une démonstration d'explosion de dynamite: très bruillante et impressionante, un seul bâton envoie la terre jusqu'à 15 mètre en l'air.
Cette visite forte interessante s'est aussi révelée choquante. Voir des gamins de 12 ans sacrifiés leurs vies à la tache nous appelle à beaucoup d'humilité dans notre vie ainsi qu'à plus de respect envers tous ces métiers dit difficiles.
Hommage a toutes ces ''gueules noires'' (nom donné aux mineurs de charbon du nord de la France).
La veille, nous avions également visité "la casa de la moneda", maison de la monnaie, où était frappée (gravée) la monnaie espagnole pour éviter la fraude durant le voyage jusqu'en Espagne. 
Nous avons ainsi pu voir les techniques utilisées à l'époque et leur évolution pour applatir les lingots d'argent, et imprimer ou frapper la pièce de monnaie. A la libération du pays, les premières pièces de monnaie boliviennes étaient également fabriquées dans cette maison mais aujourd'hui, comble de l'ironie elles sont fabriquées... en Espagne.
